FauxPlat is Back -- Tour Down Under
Première course world tour de la saison, premières têtes d'affiches au rendez vous, fauxplat ne pouvait pas manquer ça. Nous voilà donc de retour sur la route, qu'on a tendance à oublier depuis quelques semaines, les pleurs chez oprah, et les grandes déclarations et repentances ayant plus fait le buzz ces dernières semaines. On oublie pas non plus Alessandro Ballan qui a peut être dit ciao à sa carrière avec une méchante chute pendant l'intersaison, qui lui a couté la rate, quelques côtes (Alessandro est plutot grandes plaines des Flandres donc ça va), et un demi-rein qu'il pourra échanger avec Fabien Lemoine. Hommage aussi à Burry Stander, star du VTT renversé par un chauffard alors qu'il s'entrainait chez lui en Afrique du Sud, et qui lui ne s'en est pas tiré. Manière de rappeler que ces types font un métier de dingue, et que quand on s'engage à 120km/h dans une descente sur des roues de 2cm de large, sans protection autre qu'une seconde peau en lycra, l'EPO ne change pas grand chose.
Mais comme le disait de Gaulle, la France (qui toute entière avait été résistante) doit oublier pour repartir de l'avant. Rendez vous donc dans la nuit en Australie, pour le Tour Down Under (accessoirement aussi le TOur de San Luis en Argentine) en Australie, ou les coureurs vont chercher l'été, pendant qu'ici J.P Pernaud nous parle du record de froid qui touche la France en alerte orange (étonnant pour un 20 Janvier).
JP Pernaud d'ailleurs, si il savait hiérachiser les priorités et parler un peu moins des -15° à Aurillac et un peu plus de vélo, parlerait sans doute d'une course plate comme une galette des Rois (Hommage au meilleur artisan de France, depuis sa patisserie de Savigny-sur-Orge ou Bazouges-la-pérouze). La encore, j'aurais tendance à lui dire de parler moins vite mais que voulez vous, il faut bien entretenir le cliché Téeiféein que l'Australie c'est des Kangourous qui gambadent dans la plaine et des mecs qui soufflent dans des pots d'échappement pour faire du bruit. TOUT CA POUR DIRE QUE: le Tour down Under est loin d'être une course plate, chiante, réservée aux sprinters. (A répéter dix fois pour que ça rentre). Sur 6 étapes, il n'y en a que deux qui sont réservées aux purs sprinteurs. Ca ne veut pas dire que ça n'arrivera pas au sprint à chaque fois. Mais les organisateurs, et c'est une nouvelle mode assez agréable qu'on retrouve par exemple souvent sur le Giro, ont fait l'effort de durcir le final des étapes pour permettre à tous les types de coureurs de s'exprimer. Si Milan San-Remo se termine souvent par un sprint, elle n'en reste pas moins l'une des classiques les plus interessantes à regarder. Le combat entre les différentes catégories de coureurs (des purs sprinteurs à la Cavendish aux grimpeurs/punchers à la Nibali) rends la course toujours indécise et ne consacre pas toujours le plus fort dans un domaine précis, mais celui qui s'adapte le mieux aux évenement le jour J. Le Tour Down Under est clairement basé sur cette philosophie.
La première étape, à priori réservée aux sprinters est relativement plate, sans être dépourvue de difficultés, notamment une petite bosse sur le circuit final qui peut faire mal aux coureurs un peu faibles en ce début d'année. Il y aura match (comme toute la semaine quasiment) entre un coureur comme Greipel, le plus rapide du plateau, et des coureurs un peu moins rapides, mais un poil plus polyvalents, comme Edvald Boasson Hagen ou Matthew Goss (qui en plus aura une grosse équipe autour de lui et qui jouera à domicile). Le deal est simple: si Greipel est bien placé à cinq kilomètres de l'arrivée, ça devrait le faire pour lui, sinon c'est ouvert mais un Matthew Goss devrait pouvoir s'appuyer sur un gros train pour enfin en retrouver la gagne après des deuxièmes places en pagaille. (On oublie pas le gros Marcel Kittel, dont on ignore toujours le véritable niveau).
Prono : 1 Greipel 2 Goss
La deuxième étape est un remix de la première, en un peu plus dur dans le final, avec cette fois une vraie bosse à moins de 10km de l'arrivée. Difficile cette fois d'imaginer un Greipel jouer la gagne. EBH et Goss devrait par contre être toujours là, et devront peut être composer avec des attaques lancées par des vrais puncheurs. Gerrans devrait rester tranquille pour favoriser un sprint si GreenEdge joue la carte Goss, mais on peut imaginer qu'un Gilbert voudra se tester et montrer un peu son maillot de champion du monde. Si il se sent bien, on peut imaginer qu'il attaque dans la dernière montée. Pour autant, après seulement deux jours de course, on peut imaginer que les Orica-GreenEdge seront encore là pour faire le boulot pour leur sprinter, et ramener tout le monde à la raison.
Prono : 1 Goss 2 Boasson Hagen
Day 3 in Australia, et première arrivée en haut d'une bosse, après une étape en montagnes russes (1500 m de denivelé). La bosse d'arrivée n'est pas compliquée en soi, mais après une étape sans répit, et avec la chaleur à laquelle on est pas forcément habitué en Janvier, difficile de ne pas imaginer un homme fort s'imposer. Difficile de faire des pronostics, tant l'état de forme primera sur les qualités intrinsèques. La répartition des rôles sera interessante chez GreenEdge, avec Goss et Gerrans en double lame, qui peuvent prétendre à la gagne, mais où la perspective du classement général devrait projeter Gerrans comme n1. Boasson Hagen, Gilbert et Gerrans sont en théorie favoris, attention quand même à des costauds partis de loin, sur une étape difficile pour un peloton.
Prono : 1 Boasson Hagen 2 Gerrans 3 Gilbert
Retour au calme entre les deux étapes reines pour la quatrième étape du TDU avec cette étape promise aux sprinteurs. Profitant d'une entame un peu difficile, une échappée devrait sortir assez rapidement, pour être ramenée dans le poulailler pendant les derniers kilomètres. On peut imaginer les Lotto et les GreenEdge assumer la poursuite, dans un duel à trois entre Greipel, Goss et Marcel Kittel. Le final est plat comme la main et je sens bien le jeune allemand faire le hold-up, dans un duel de bourrins face à Greipel. Goss parait un peu limité niveau puissance pour rivaliser sur une telle arrivée, même si il est parfaitement emmené.
Prono : 1 Kittel 2 Greipel 3 Goss
Avant dernière étape rime souvent avec étape reine, et le Tour Down Under 2013 n'échappe pas à la règle. Le classement général se jouera dans la dernière ascension de Willunga Hill, une belle montée d'un peu moins de 5km aux alentours des 6-7%. Duel de puncheurs en perspective, où il ne faudra pas de kilos en trop pour jouer la gagne, et de la puissance pour finir le boulot dans l'emballage final. L'an dernier, Valverde avait dominé Gerrans d'un boyau dans un duel à deux, et on peut imaginer que l'australien sera de nouveau à son aise dans ce remake. Cette fois, un Gilbert en forme sera dans le rôle d'épouvantail, mais attention à ne pas trop se regarder, Boasson Hagen (qui aura peut-être un maillot de leader à défendre) devrait comme d'habitude dans les parages en mode passe partout habituel, prêt à coiffer tout le monde si les plus costauds dans la montée attendent un peu trop avant de tout donner. J'ai envie de dire Gerrans, surmotivé à domicile, et qui connaît très bien l'endroit. Premier test aussi pour Andy Schleck après sa saison pourrie de l'an passé.
Prono: Gerrans devant Gilbert.
La parade classique dans les rues d'Adélaïde pour une dernière étape enfin plate comme une galette des rois. Le leader du général au départ ne devrait pas être inquiété, sauf si un sprinteur comme Goss ou EBH a réussi à se maintenir au contact au général et peut renverser la donne grâce aux bonifs attribuées à l'arrivée (10 secondes au vainqueur, comme à chaque étape). Une belle ligne droite d'arrivée, pour un beau duel entre les trains Lotto et GreenEdge, et où le gorille Greipel devrait imposer sa puissance.
Prono : Greipel Goss Kittel
Prono classement général : EBH Gilbert et Gerrans, dans tous les ordres possibles.